Depuis l’automne dernier, les gens de l’Est de l’Ontario ont accès à une nouvelle clinique de soins virtuels gratuits offerts par des infirmières praticiennes (IP) dans les deux langues officielles. La clinique s’adresse aux personnes aux prises avec un problème de santé exigeant une attention médicale immédiate, mais qui ne met toutefois pas leur vie en danger. La clinique accepte les personnes vivant dans l’Est de l’Ontario, avec ou sans carte Santé et peu importe qu’elles aient un médecin de famille ou non.
En Ontario, les infirmiers et infirmières praticiennes peuvent prodiguer des soins de santé complets, par exemple, poser des diagnostics ainsi que prescrire des médicaments et des tests diagnostiques comme des radiographies et des prises de sang. Elles peuvent aussi renseigner leurs patients sur la gestion de maladies chroniques et les référer à des médecins spécialistes.
La clinique est ouverte sept jours par semaine, incluant les jours fériés. Les individus peuvent téléphoner au 1-888-684-1999 ou s’inscrire en ligne à virtualcareontario.ca à partir de 9 h le matin. Les infirmières rappellent ensuite les patients inscrits, par ordre de priorité des cas, entre et 13 h et 21 h. Les consultations peuvent se faire au téléphone ou par vidéoconférence et au besoin, les infirmières peuvent aussi aiguiller les patients vers les services d’urgence appropriés.
La Clinique de soins virtuels de la région de l’Est fut développée comme un projet pilote par le Centre de santé communautaire de Durham en 2023 avec l’appui de Santé Ontario. Le Centre de santé communautaire de l’Estrie (CSCE) participe au projet depuis octobre dernier en contribuant le temps d’une infirmière praticienne à temps complet. L’Équipe Santé Ontario Archipel voit cette clinique comme un modèle d’avenir et tente de rallier les partenaires de la région afin d’en assurer le succès.
« C’est un service qui répond à un besoin exprimé par les résidents de l’Est ontarien et qui aide à réduire la pression dans notre système de santé, surtout dans un contexte de manque de ressources en soins primaires. En plus des consultations avec des infirmières praticiennes, ça permet aux patients qui n’ont pas de médecin de famille d’obtenir des références pour de simples tests comme des prises de sang et des radiographies, sans engorger les urgences des hôpitaux. Ça permet aussi à des patients qui ne peuvent pas obtenir de rendez-vous avec leur médecin ou leur IP de faire renouveler une ordonnance, de discuter d’un nouveau problème de santé ou d’obtenir des conseils sur la gestion d’une condition chronique », explique Étienne Grandmaitre Saint-Pierre, gestionnaire des soins primaires au CSCE.
Après chaque consultation, un rapport est envoyé au médecin de famille ou au fournisseur de soins primaires. L’infirmière praticienne a un accès limité au dossier d’un patient, comprenant des résultats de tests, d’imagerie et des rapports. Des organisations comme l’Hôpital général de Hawkesbury et district et les Services d’urgence des Comtés unis de Prescott-Russell voient ce service comme un atout pour la région.
« C’est un projet gagnant pour tout le monde et qui a le potentiel d’aider à désengorger l’Urgence. Personne n’aime attendre à l’Urgence, et la plupart du temps, les gens viennent ici parce qu’ils ont réellement besoin de soins médicaux et n’ont pas d’autres options. Cette clinique de soins virtuels vient changer la donne. C’est une façon beaucoup plus humaine et plus rapide de traiter les cas les moins urgents. C’est une utilisation très efficace des ressources. » - Frédéric Beauchemin, directeur général de l’Hôpital général de Hawkesbury et district
Les paramédics communautaires sont un autre maillon important du système de santé puisqu’ils visitent déjà les gens à domicile pour des suivis postopératoires et des conditions chroniques, entre autres. Cependant, comme ils ne peuvent pas prescrire de médicaments, ils doivent souvent consulter un médecin ou une infirmière praticienne à distance pour administrer des soins au patient et ainsi éviter un transport à l’urgence. Cette clinique facilite alors l'accès à une consultation.
« Maintenant, on peut faire équipe avec l’infirmière praticienne de la Clinique de soins virtuels de la région de l’Est. Dans certains cas, elle peut nous demander d’aller faire une évaluation physique chez le patient. De notre côté, pendant que nous visitons un patient, nous pouvons demander à l’infirmière de rédiger une ordonnance, par exemple pour des antibiotiques, ce qui nous permet d’administrer le médicament tout de suite. Ainsi, on évite au patient un transport et une visite à l’Urgence. Ça sauve du temps et c’est moins coûteux, alors c’est tout le système de santé qui est gagnant avec cette approche. » - Véronique Legault, chef adjointe, Paramédecine communautaire et projets spéciaux, Services d’urgence de Prescott-Russell