Le 18 mars dernier, plus de 50 gestionnaires et professionnels de la santé et des services sociaux ont participé à Taste the French Difference — une conférence bilingue ainsi qu’une occasion de réseautage organisée par l’équipe des Stratégies gagnantes pour servir les Francophones.
« Le but de l’événement était de célébrer un jalon du projet — son deuxième anniversaire — ainsi que le Mois de la francophonie, tout en démontrant l’importance de l’offre active des services en français dans les soins de santé et services communautaires. Et aussi de rappeler que la mise en œuvre des stratégies gagnantes est un processus simple et efficace qui peut faire toute la différence pour la clientèle francophone », dit Josée Blackburn, directrice de l’Équipe Santé Enfants avant tout. Neuf Équipes Santé Ontario (ÉSO) sont partenaires du projet des Stratégies gagnantes.
Stéphanie Bonenfant est coordonnatrice des programmes francophones de santé mentale à Montfort Renaissance, un organisme œuvrant dans les deux langues officielles. « Naviguer le système de santé constitue une barrière majeure pour de nombreuses personnes. Il est essentiel qu’elles puissent s’exprimer dans la langue de leur choix dès de premier contact. Bien que 18 % de la population régionale soit francophone, seulement 6,9 % des demandes de santé mentale et dépendances provenaient de francophones en 2022. Grâce aux efforts conjoints avec le Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario (RSSFE) et divers partenaires, et des initiatives comme le projet des Stratégies gagnantes, ce taux est passé à plus de 11 % en 2023-2024. Cela souligne notre responsabilité d’offrir des services en français aux personnes vulnérables et de combler les lacunes encore présentes. »
Des fournisseurs de soins ayant adopté les stratégies gagnantes étaient aussi sur place. Jennifer Dewaard de Bayshore Healthcare et Stéphanie Poirier de Roger Neilson Children’s Hospice ont parlé des réticences organisationnelles initiales, puis de leur surprise à voir la facilité avec laquelle les stratégies ont été mises en œuvre avec la collaboration du Réseau.
Natalie Kahalé, la conférencière invitée, a abordé l’adoption des stratégies gagnantes au sein d’une organisation sous le thème de la gestion du changement et des façons de recadrer les défis pour créer des contextes favorables à la réussite.
« Ce projet a tellement de sens pour nous. Il contribue à notre mission d’offrir des services inclusifs, en français, qui accompagnent les gens à chaque étape de leur vie, de la petite enfance à l’âge adulte. S’assurer que les personnes sont orientées vers des services en français, c’est bien plus qu’une question de langue, c’est garantir un accès à des soins qui répondent réellement à leurs besoins et qui les aident à retrouver un mieux-être face aux défis de santé mentale, des dépendances et des troubles concomitants », souligne Rachel Gouin, directrice générale du Centre d’appui et de prévention (Le CAP).
Au cours de la journée, plusieurs personnes ont témoigné de leur expérience vécue quant à l’importance de l’accès à des soins et services dans leur langue maternelle ou celle d’un proche, mettant ainsi en lumière le slogan du projet : Quand on est malade, on n’est pas bilingue.
« J’ai vécu l’expérience avec un proche — une personne francophone, parfaitement bilingue, qui a eu une longue carrière professionnelle à travailler principalement en anglais. Mais lors d’un rendez-vous particulièrement important avec un médecin spécialiste unilingue anglophone, cette personne avait soudainement perdu ses repères et se retrouvait en situation de vulnérabilité parce qu’elle éprouvait de la difficulté à communiquer dans une langue autre que sa langue maternelle. Quel constat personnel sur l’importance de notre travail »,
conclut Normand Glaude, directeur général du RSSFE.
Plusieurs membres de l’Équipe Santé Ontario Archipel faisaient partie du comité organisateur de l’événement
Savourer la différence française qui se déroulait au Centre communautaire Richelieu-Vanier à Ottawa. De délicieux mets canadiens-français servis pour dîner ainsi qu’un jeu-questionnaire sur la francophonie ont fait le bonheur des participants.