Et si on prescrivait le bien-être ?

March 19, 2025

Le 19 mars, la Journée mondiale de la prescription sociale offre une occasion idéale de repenser les approches traditionnelles des soins de santé. En milieu communautaire, des programmes novateurs de prescription sociale existent pour mieux répondre aux besoins des gens.

Des liens pour le bien-être, un programme régional de prescription sociale

En octobre 2023, trois centres de vie active de la région d’Ottawa s’unissaient pour lancer Des liens pour le bien-être, un programme de prescription sociale destiné à aider les aînés francophones à combattre la solitude et l’isolement social. Les partenaires du programme sont Montfort Renaissance, le Centre Pauline-Charron et le Rendez-vous des aînés francophones d’Ottawa (RAFO).



Qu’est-ce que la prescription sociale ?

La prescription sociale imite le modèle d’une ordonnance médicale. Mais plutôt que de prescrire un traitement ou un médicament, les professionnels de la santé aiguillent leurs patients vers des services locaux non médicaux dans le but d’améliorer leur bien-être par le biais d’activités sociales. C’est donc un complément aux soins médicaux traditionnels. 


La prescription sociale permet d’aborder les déterminants sociaux de la santé comme l’isolement, l’insécurité alimentaire ou les problèmes de logement par l’entremise de ressources adaptées, par exemple, des groupes d’exercices, des cours d’art, des repas en groupe, de la danse ou des randonnées de groupe en forêt. 


Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’impact de l’isolement social sur la mortalité est comparable à celui d’autres facteurs de risque comme le tabagisme, l’obésité et l’inactivité physique.



Comment fonctionne la prescription sociale ?

La prescription sociale repose sur des partenariats et la connaissance profonde des gens et du milieu par les différents intervenants. Son succès réside dans la synergie entre les professionnels de la santé et les organismes communautaires. 


C’est un modèle qui contribue à combler le fossé entre les soins de santé, les services sociaux et la communauté. Lorsqu’un prestataire de soins constate un besoin chez un patient, il lui remet une ordonnance (la prescription sociale) et l’aiguille vers un des partenaires communautaires. Le patient est alors responsable de se présenter au centre ou de communiquer avec l’agent de liaison du centre. 



Le rôle des centres de vie active

Les centres de vie active bourdonnent d’activités sociales par et pour les personnes âgées. La prescription sociale peut donc devenir une porte d’entrée sur ces centres pour les personnes aînées qui n’y ont pas été exposées. D’ailleurs, les trois partenaires s’accordent pour dire que la plupart des personnes qui reçoivent une prescription sociale souffrent d’isolement et d’ennui. Certaines personnes ont perdu un proche, ont vécu des changements à la suite d’une maladie ou sont en perte de repères. 


L’Association des centres pour aînés de l’Ontario (OACAO) accorde un soutien financier annuel aux partenaires du programme, ce qui leur permet de couvrir les frais de certaines activités pour les personnes aînées qui ont des barrières financières. 


Monique Thibodeau Laflamme

« Quel beau concept ! À Montfort Renaissance, nous offrons le programme par le biais de nos services aux aînés offerts via notre centre de vie active au Centre de services Guigues. Ça a été assez simple d’établir des partenariats parce que nous offrons des services de soutien communautaire et que nos employés sont déjà en contact avec des médecins et d’autres professionnels de la santé. Nous avons une dizaine de médecins qui utilisent la prescription sociale. Il nous arrive même de recevoir des prescriptions par le système Caredove. Quand on reçoit un client, l’important est de bâtir un programme qui respecte ses goûts. Les besoins sont grands, et éventuellement, le programme pourrait prendre de l’ampleur et s’étendre à d’autres services que nous offrons », explique Monique Thibodeau-Laflamme, directrice des services aux personnes aînées. 

Depuis le lancement du programme Des liens pour le bien-être, des employés et des bénévoles des trois centres de vie active ont créé et distribué des trousses d’information sur la prescription sociale à l’intention des cliniques de médecine familiale et d’autres bureaux de professionnels de la santé de leurs quartiers. Les trousses comprennent de l’information sur la programmation des centres de vie active et même des blocs de papier imitant une ordonnance à remettre aux patients. Les centres ont aussi développé une façon d’accueillir et de maintenir les liens avec les personnes qui arrivent avec une prescription par le biais d’un formulaire d’inscription et de suivis après six mois, un an et deux ans.


« Aider les personnes aînées à améliorer leur bien-être et leur santé mentale et physique et appuyer des initiatives permettant de tisser des liens, ça fait partie de notre mission, dans laquelle la prescription sociale s’inscrit parfaitement. Quand on reçoit une personne, on lui présente l’ensemble de la programmation pour voir ce qu’elle aimerait faire ou essayer. Les activités sont variées et il y a quelque chose pour tous les goûts », dit Lise Paquette, agente de liaison du programme au Centre Pauline-Charron.

Lise Paquette

« C’est un programme qui a beaucoup de potentiel. La petite subvention du OACAO nous permet d’aider les personnes qui ont des obstacles financiers à participer à des activités qui les intéressent et qui leur font du bien. À 35$ par année, notre membership est à la portée de la plupart des gens, par contre, certaines personnes n’ont pas les moyens de payer 4$ par activité ou même de payer les frais de transport pour venir aux activités gratuites. Dans un monde idéal, et puisqu’il s’agit de prévention en santé qui coûte beaucoup moins cher que des visites chez le médecin, nous aurions les fonds pour un poste de coordination pour s’occuper de la prescription sociale », conclut Chantal Nadeau, directrice générale du RAFO et agente de liaison du programme.


Chantal Nadeau

Pour en savoir davantage sur le programme Des liens pour le bien-être, visitez le site du RAFO

Pourquoi la prescription sociale est essentielle pour les partenaires d’Archipel


La prescription sociale est un modèle gagnant pour les partenaires de l’ÉSO. Elle permet d’utiliser une approche holistique de la santé qui tient compte des déterminants sociaux de la santé. Ce modèle aide à répondre aux besoins spécifiques des patients, tout en renforçant les liens communautaires et l’engagement social. 


La prescription sociale représente une opportunité unique de contribuer à la réduction des inégalités de santé et de faire la différence dans la vie de ceux qui en ont le plus besoin. En travaillant ensemble pour intégrer cette approche dans nos services, nous pouvons bâtir un système de santé plus inclusif, plus humain et plus efficace.

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